• Confession d'un satyre.

    A la fin de ma vie,honte à moi,j'ai couru la gueuse.
    Obsédé,obscène,j'ai traqué la chair fraiche de mes petites servantes.

    On voulait la paix.
    On ne voulait pas m'entendre rugir de frustration,de colère ,de dépit.
    Comme un lion en cage,je tournais en rond,j’exaspérais ,je fatiguais ma famille.
    Pour calmer la bête ,on me donnait des jeunes victimes ,à croquer.
    Mon lit était ma prison  , le théâtre de jeux érotiques,qui  me le rendaient supportable.
    Fini,les grandes œuvres littéraires,les grandes causes à défendre,les grands chagrins des êtres chers à jamais disparus,les grands amours ,les passions déçus ,enfuis dans le néant du passé.

    Il ne restait qu'un grand animal blessé par la vie.
    Mes yeux troubles de vieillard,ma peau flétri,ma crinière clairsemée de fauve, blanche,mes mains tachetées crochues,par l'arthrose,tout mon corps pendait,se désagrégeait,sauf ce glaive turgescent qui défiait la vie,cette mort inéluctable qui jouait à cache cache avec moi. 

    Mon sexe connaissait le démon de minuit,encore actif,il s'activait, comme il pouvait, pour ressentir à chaque jouissance cette petite mort ,cette absence,cet état de bien être qui fait tout oublier.Il leur montrait à tous que la vie était encore dans mes entrailles.
    J'étais bel et bien vivant même si ma dernière heure se rapprochait à grand pas.

    Elle sonnait le glas,le tocsin de plus en plus fort .Ma surdité n’empêchait pas leur sons d'arriver jusqu'à moi.
     Mon cerveau sénile ,parfois se réveillait pour un flash de lucidité.
    Elle était vite réprimée par mon coté primaire ,animal.
     

    Je les attrapais par la taille des qu'elles s'approchaient de moi,les petites jouvencelles.
    Elles poussaient des cris de pucelle ,d'agneau qu'on égorge.Ça m’excitait davantage.
    On leur avait fait la leçon,avertie, parfois.j'aimais voir la frayeur dans leur yeux innocents.leur condition sociale ne leur laissait pas le choix.Elles étaient désignées comme victimes.A la longue ,elles se dérobaient ou jouaient avec moi  comme avec un enfant gâté.Elles savaient s'adapter aux différentes situations.Elles avaient du respect pour mon grand âge.
    Quel plaisir , ces peaux tendres,douces,ces boutons de rose ,ces cœurs qui palpitaient entre mes vieilles mains tremblantes.
    Elles dormaient à l'abri ,pour quelques instants volés ,au chaud,entre mes bras,ces jeunes filles en fleur.Au vu et au su de ma famille, je ne me privais pas de ce plaisir.

    On éloignait les enfants de mon appétit insatiable,de mon regard lubrique ,pour les protéger de mes mœurs dépravés.
    J'étais un homme célèbre,érudit.Mes écrits ,mes idées ont continué de se propager dans le monde.
     

    j'ai fini par quitter ce monde,ma dernière heure est venue.Minuit avait sonné.
     J'ai eu des obsèques nationales,en grandes pompes.

    Mon corps repose au panthéon
    Peu de gens connaissent ces derniers instants de ma vie.
    Ne le criez pas sur les toits ,j'ai une réputation à préserver,moi :Victor Hugo,votre auteur préféré.
     

    Clara,le 23/05/2006

     

     

     


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