• Ca n'existe plus.

    Ce soir ,dans la nuit douce ,je suis allée dans les rues.
    Mon âme perdue,triste ,te parlait tout bas.
    J'ai croisé des gens joyeux,qui riaient et moi je pleurai.
    Mes pas m'ont conduit vers le lieu de notre 1 ère rencontre.
    C'était lugubre,sombre ,sans cette animation,ces gens expressifs qui passent un bon moment de convivialité.
    Les lumières éteintes,les barrières fermées à double tours, me narguaient.
    Les illuminations des  façades,les inscriptions publicitaires n'existent plus.
    C'est des pièces ,des dépôts vides,un magasin de peintures ,sans vie.
    C’est là, que l'on s'est rencontré à l'ancien "Europub",un bar à bières.
    C'est assez surprenant,tu appréciait tellement le bon vin !
    Je me rappelle comme si c'était hier ,de mon regard sans surprise  sur toi.
    De ta voix si particulière,de notre discussion sur la littérature,les polars ..
    Tu  étais agnostique ,j'étais athée.
    Nos orientations politique étaient similaires.
    Tout semblait fluide ,nos sensibilités étaient identiques.

    Avons nous parlé des acacias,à ce moment là ?
    J'ai retrouvé un dessin et un texte sur "la branche d'acacias".
    Ça représente l'espoir permanent d'être guidé et protégé par Dieu.
    C'est un symbole de l'immortalité de l'âme ,qui  rappelle cette partie bienveillante et spirituelle en nous, qui ne peut jamais mourir.
    Est ce une coïncidence ?

    Tu m'as dit être documentaliste dans un collège.
    Tu m'as avoué plus tard que  tu m'avais testé.Ce n'était pas ton vrai job.
    Ton métier n'avait aucune importance pour moi,sauf celui de te convenir.
    Sincère ,je voulais que tu saches que ma vie n'était pas facile,que je vivais un drame .
    Ça n'a pas semblé te faire peur.
    Avez le recul ,je comprend que tu connaissais un peu le sujet.
    Tu étais directeur de SEGPA,Les ados en difficultés ,c'était ton rayon.

    Un jour tu n'as fait une révélation :tu étais franc-maçon,comme ton père, avant toi.
    Avec cette révélation,j'ai compris qu' un de mes anciens amis,l'était aussi.
    Au moment de ton décès, tu avais un grade élevé  dans une des 9 loges du Grand Orient de France,rue Lapouble. à Pau .
    Tu m'as convié plusieurs fois, dans ce temple ,lieu de réunions,de cérémonies,de débats,sous une voute étoilée .encadrée de symboles maçonniques.
    C'était  mystérieux,pour l'ignorante que j'étais  !
    J'ai très vite compris que c'était un fabuleux carnet d'adresse, de personnes influentes.
    Un lieux de rencontres ,de brassage d'idées,d'éloquence,de recherches personnelles,ou on tentait de faire évoluer les mentalités,la société..avec des codes ,des règles.
    Tu aimais croire que tu pouvais changer le monde,le rendre meilleur.
    Tu étais fière de ces actions souterraines,dans l'ombre.
    Tu cloisonnais ta vie de multiples facettes.

    Durant nos soirées musicales et amoureuses,tu m'as ouvert un nouvel horizon de ta personnalité: ta passion pour le rock,les groupes de musiques ,les reprises...
    Tes grands frères t'avaient fait partager leur découvertes musicales des ton plus jeune âge.
    Tu étais un petit garçon fracassé par un accident de voiture.Sans ceinture de sécurité,tu étais passé à travers le pare brise.
    Tu avais besoin de reconnaissance.
    Chez toi ,c'était la compétition entre frangins .
    Tu avais 10 ans de moins que l'aimé et 10 de plus que ton petit frère.
    Cinq garçons turbulents, qui devaient impérativement réussir ,pour satisfaire aux exigences de leur père, proviseur de lycée.

    Tout ça n'existe plus !
    J'écris pour me souvenir ,pour  te garder encore un peu, auprès de moi.
    Tu étais mon chéri, moi: ta chérie.
    Parfois tu m'appelais tendrement "bijou".
    Tu me racontais les blagues de "Manech ".
    Je ne suis ni la mère de tes enfants ,ni celle qui t'a accompagné ces derniers mois.
    En rompant avec moi ,tu m'as écarté de ta vie ,de ta maladie.
    Tu m'as fait souffrir avec tes mails assassins.
    Finalement tu m'as dit:"j'ai fait une énorme connerie."
    Tu as voulu me reconquérir.
    Tu m'as dit je t'aime,ne me quittes pas.
    C'est la dernière fois que je t'ai vu.
    Tu m'avais fait si mal qu'il m'était  impossible ,de faire marche arrière.
    Ta plus longue , plus stable ,plus sensuelle histoire d'amour m'as tu dit.
    Je n'ai que mes souvenirs et mes photos pour te faire revivre ,Patrick.
    On n’efface pas ces 10 ans ,de bonheur.
    Alors j'écris ,j'écris et j'écris encore.

    Hommage à mon amour perdu :Fracas 64.
    Clara.


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