• Relation père /fille.

    Les bons, les tendres papas,qui chérissent leur enfants,on les aime.
    Mes enfants n'ont pas eu cette chance .
    Alors quand ,j'en rencontre un ,je voudrai le serrer contre mon cœur.
    Un enfant a besoin ,d'un contre poids à la mère toute puissante,
    d'un père qui le détache ,d'une mère surinvestie,qui ne voit plus que son enfant.
    Mon papa ,je l'ai tellement aimé ,enfant ,que toute séparation était vécu comme un abandon,une déchirure.
    Un grave accident ,avec des mois et des mois d'hospitalisation ,sans le voir et sachant qu'il était entre la vie et la mort , m'a inconsciemment entrainé vers un métier médical.
    Mon père, mon héros ,à qui je ressemblais selon certains,était fier de mon caractère rebelle.
    J'étais celle qu'il voulait que je sois ,intrépide,tenace,maligne,courageuse.
    Sans lui j’étais une petite souris, timide,rougissante,qui se cachait,qui n'osait rien dire,ni faire,qui observait le monde,les codes,les comportements .
    Je n'avais rien intégré,vivant seule avec ma mère,dans un petit village coupé de toute modernité.
    J'étais déracinée ,étrangère à ce monde nouveau, que je ne comprenais pas .
    Des que l'on montait le ton, qu'on me grondait ,je pleurais.
    Je n'étais qu'émotion ,frustrations ,solitude.
    Je n'avais que mes larmes pour attendrir les adultes.
    J'avais un visage très expressif.J'étais une petite fille potelée,qui à la naissance de mon frère est passée au second plan.J'étais très tenace,j'obtenais souvent ce que je voulais.A force d'observer ,je savais comment m'y prendre,j'étais fine tacticienne.
    Mon père m'adorait et je me liguait avec lui contre ma mère dont j'étais jalouse(un vrai complexe d’œdipe).
    A  l'adolescence ,mon père est tombé de son piédestal .
    J'étais dans la rébellion ,je m’éloignais  de ses idées sur les femmes soumises ,de patriarche  macho .
    j'étais l'ainée,je ne supportais plus de subir des idées ,des croyance d'un autre temps.
    Notre relation était faite d’affrontements ,j'étais trop libre ,trop indépendante.
    Pourtant ,il était fière de moi.
    Mon premier amour ,je l'ai quitté,il ressemblait trop à mon père.
    Mon père était un homme blessé par la vie,sans instruction,orphelin de père..
    Il n'était pas en capacité d'évoluer,il s'accrochait au passé ,c'était une obsession pour lui.
    Il ne souhaitais plus vivre après le décès de ma mère :Isabel ,d'un cancer.
    Il est décédé , il y a quelques mois .
    Je n'ai pas réussi à trouver "un bon" père pour mes enfants.
    Aucun n'a participé à la vie de ses enfants.

    J'aurais aimé rencontrer Patrick plus tôt,c'était un super papa.
    Ses enfants étaient tout pour lui.c'était sa priorité ,et je l'en aimais davantage pour cette raison.
    Il avait  un bon contact avec mes enfants,mais surtout avec ma petite fille qui lui a demandé un jour: "tu es mon papy,Patrick ?
    "Hélas ,non" lui a t'il répondu et il lui a raconté une belle histoire de Toni Ungerer.
    Il savait comment s'y prendre avec les enfants en bas âge. Il avait été instituteur.
    Lui même avait des relations père/fille assez tumultueuses ,pourtant ils s'adoraient tout les deux.
    Les pères ,on les aime,il nous sortent du giron de nos mères.
    C'est grâce à leur amour qu'on prend confiance en la vie.
    On les recherche ,inconsciemment, dans tout les hommes qui traversent nos vies.



    A mon père Manuel et Patrick .
    Deux hommes que tout opposait,mais que j'aimais.

    Clara.


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