• Une rencontre imprévue .

    Une soirée d'hiver.
    Une amie qui insiste pour sortir,boire un verre.
    Un bar à bières ,tout prés de chez moi.
    J'avais mis un haut rouge,avec un décolleté.
    Il est apparu devant moi,je ne sais trop comment.
    Il n'était pas mon genre d'homme.
    Il n'étais pas spécialement  beau ,avec son nez cassé et son crane rasé..
    Une discutions qui s'engage,le temps qui passe à vive allure.
    On est dans une bulle,malgré la foule ,le bruit.
    Mon amie qui s'ennuie,qui me montre l'heure.
    C'est vrai ,elle travaille demain.
    Je le quitte à regret,c'est comme ça,c'est la vie.
    je ne sais rien de lui, pas même son nom.
    Il aime les polars,la littérature...
    On partage beaucoup d'idées sur la vie,sur la politique..
    Je me suis dis qu'une rencontre comme celle là était rare.
    Mais ,voilà, la soirée se termine  pour moi !
    Je ne pensais pas le revoir.
    C'était quand déjà ?
    En 2010...

    Finalement ,il m'a contacté.
    On a échangé des messages.
    On s'est retrouvé dans un bar ,plus intime.
    Et la magie a opéré.
    Je suis rentrée ,étonnée,surprise,émoustillée.
    Une soirée en amoureux,le feux qui crépite,nos mains qui se touchent.
    Tout semblait facile,simple,couler de source,comme une évidence.
    Je cherchais la faille,le grain de sable qui ferait dérailler cette histoire naissante.
    Une semaine qui passe,sans trop se voir,juste pour un café,dans un lieu public.
    Tu me manquais déjà.
    Je t'ai très vite dit :" je t'aime".
    Tu n'as pas apprécié.
    Tu  voulais y aller doucement,tu ne savais pas ce que tu éprouvais.
    De l'attirance ?
    Un besoin sexuel ,à satisfaire ?
    J'aimais nos discutions à bâton rompu,nos soirées en amoureux,ta musique en toile de fond ,que tu me fessais découvrir.
    Tu organisais,tu décidais..
    Je me laissais entrainer..
    J'aimais ton rire,mon rire .
    Cette impression d'être arrivée à bon port.
    C'était chaqu'un chez soit,pas de famille recomposée.
    On avait des adolescents,tu voulais  protéger les tiens.
    Tu me tenais à l'écart de ta vie avec eux.
    Je pensais à toi et toi à moi.

    Ce soir,je suis de garde,le téléphone ne sonnera pas ,tu es en réunion.
    Ce WE ,tu seras avec tes enfants,je ne te verrais pas.
    Lundi ,mardi,je repars au boulot.
    Reste vendredi soir ,si tu n'as rien prévu.
    Autour d'un diner,d'un verre de vin,on se séduira.
    C'est la fin du moi,le début du nous.
    Le début de notre histoire.

    C'est à cette histoire que tu as mit fin ,9 ans plus tard.
    Et pour finir ,tu m'as dit :"je t'aime".
    Je l'ai tellement attendu, désiré cette déclaration galvaudée,si utilisée.. .
    Elle est arrivé trop tard,après un an d'indifférence,après des mots blessants.
    J'avais tous les torts,même s'ils étaient partagés.
    Tu étais touché dans ta fierté d'homme ,quand tu as fini par faire le 1er pas..
    J'en avais rencontré un autre et tu as ressenti les affres de la colère.
    Tu avais mal,comme ce séisme,cette blessure que tu m'avais infligé.
    Tu pouvais être de mauvaise fois,quand on n'allait pas dans ton sens.
    Tu avais ton côté sombre.

    Tu as rencontré une autre femme,et votre amour est réciproque.
    La veinarde !
    Dans l'adversité,elle te soutient.
    Ta maladie ne lui fait pas peur.
    C'est moi cette fois qui ai ressenti de la jalousie.
    Tu en as de la chance !
    Puisses tu passer victorieusement,l’épreuve qui t'attend.
    Tu désirs vivre,profiter de ta famille.
    Je te le souhaite ,c'est mon souhait le plus cher.

    Moi ,je suis  seule.
    Seule ,comme je l'ai toujours été.
    Enfin presque !
    Il y a John ,mais ça , c'est une autre histoire.


    Texte écrit le 19/03/2010 ,modifié le 02/02/21.
    Clara.


    votre commentaire
  • Ils dorment ,mon chien.

    Ils dorment,mon chien.Ils dorment tous.
    Viens ,on va les réveiller,c'est l'heure !
    Regarde ,ils sont si tranquilles.
    C'est paisible ,des enfants qui dorment.
    leurs joues couleur de pêche,leurs cheveux d'ange,la douceur de leurs lèvres,leur petites mains abandonnées sur les draps,le souffle régulier qui sort de leurs bouches,les poitrines qui se soulèvent régulièrement..
    Ils dorment encore ,mon chien.
    La petite fille curieuse,le petit garçon rêveur ,et le petit dernier, sensible et espiègle.
    Ce serait dommage de les réveiller !
    Viens,mon vieux chien,allons nous allonger nous aussi .
    Allons profiter de ce laps de temps ,de répit ,pour lire un bon livre.
    Plus de cris,plus de rires,plus de chants,plus de pleurs,plus de disputes ,de jalousies..
    La vie est endormie,en hibernation,pour un petit moment.
    Viens ,mon vieux chien,ne restons pas là,à les regarder dormir,à les contempler ces graines qui poussent trop vite.
    Nos petits démons vont se réveiller d'un instant à l'autre.
    Allons nous détendre,allons rêver,partir vers d'autres lieux,d'autres cieux,d'autres rivages,visiter des pays,visiter d'autres vies.
    Profitons de ce répit,pour revenir reposé,pour apprécier cette vie bouillonnante,cette vie faite de routine et d'imprévus,cette vie que nous avons choisis.
    Dormez mes enfants,dormez de ce sommeil profond et confiant.
    Je suis là,avec cette brave bête,pour protéger vos rêves.
    Lire un livre,quel livre ?
    Vous me manquez déjà .
    Réveillez vous !
    Nous irons nous promener,par les champs et les forêts,les lacs et les rivières,la plage et la mer.Nous émerveiller de la nature qui nous entoure.
    Réveillez vous ,mes enfants,je n'ai que vous pour illuminer ma vie.
    Notre vieux chien tourne en rond et moi avec lui.
    Je vous ferais découvrir la vie ,le monde.
    Vous réchaufferez mon cœur de vos sourires.
    On avancera ensemble,on affrontera les tempêtes et les accalmies.
    Je vous éduquerez et vous m'apprendrez.
    Je serais dans votre royaume,celui de l'enfance,de l'innocence.
    Mes enfants réveillez vous !
    Je vous ferais des tartes aux pommes,des crêpes et des merveilles.
    J'entendrais vos cris de joie et je serais satisfaite.
    Réveillez vous mes chéris,mes amours.
    Nous lirons des histoires ,qui parlent de princes de princesses,de monstres,de loups,de gentils géants...
    Réveillez vous ,que je vous serre dans mes bras,pour vous couvrir de baisés ,de câlins,.
    Réveillez vous,que je sente votre peau tendre sous mes doigts,vos cœurs palpiter de joie.
    Réveillez vous que je vous inonde de cet amour inconditionnel de mère.

    Viens mon chien,vieille canaille,viens laissons les dormir du sommeil du juste.
    On ne réveille pas des enfants qui dorment sans raison.
    Allons refaire le monde,pour qu'il soit plus beau,plus accueillant pour nos enfants.
    Nous les protégerons des horreurs qui frappent à notre porte.
    Nous les rendrons plus forts,pour qu'ils les affrontent un jour.
    Ils deviendrons des adultes humains ,responsables et droits.
    Ils feront de leur mieux,comme moi.
    Tu écoutes mes divagations,sans rien dire,mon pauvre vieux.
    Tu garde bien mes secrets,mais tu sais combien je les aiment.
    Allez viens ,allons ,dans le jardin,regarder pousser les fleurs.
    Toi aussi ,tu veux un peu de tendresse et leur lécher les joues.
    Ne t'inquiète pas ,ils ne vont pas tarder à nous rejoindre et jouer avec toi.

    Clarita


    votre commentaire
  • Mon fils ,ma bataille.

    Tu es né un 11 Janvier.
    Tu as miaulé,avant que l'on t'emporte.
    Ton père était présent pour t’accueillir.
    Tu étais un bébé,qui pleurait souvent.
    Un bébé qu'on n'arrivait pas à consoler quand la nuit tombait..
    Tu ne voulais pas le biberon ,tu préférais mon sein.
    Tu étais beau ,avec ton visage d'angelot blond.
    Tu es devenu un  petit garçon qui n'aimait pas les séparations.
    Tu fessais beaucoup de cauchemars.
    Tu étais sage,dans ton petit monde de personnages de Walt Disney,de dinosaures,de chevaliers,de château fort.
    Tu aimais les histoires fantastiques.
    Tu admirais,tu obéissais à ta grande sœur.
    Tu étais dans la lenteur.On s'armait de patience.
    Tu résistais à cette course folle ,des temps modernes.
    Ton père est parti,il ne t'a plus embrassé,cajolé.
    Tu grandissais,différent des autres.
    Tu ne rentrais pas dans le moule de la normalité.
    Tu étais doux ,rêveur.Tu aimais lire.
    On devait sans cesse te stimuler pour te faire avancer.
    Les difficultés sont allées crescendo.
    Adolescent terrible,tu t'échappais quand je travaillais.
    Toi qui n'avais presque pas d'amis,tu es devenu  populaire au collège.
    Tu fessais parti d'un groupe qui voulait découvrir la vie.
    Les soirées qui se multipliaient avec l'alcool,les cigarettes,puis les joints.
    Ton groupe de musique métal :"Vitriole "n'a pas fait long feu.
    Ta scolarité était chaotique.
    Un jour on t'a retrouvé dans la rue,tu ne savais plus qui tu étais.
    Tu avais 19 ans.
    Tu as fait un long séjour en hôpital psychiatrique.
    Tu as refait des accès de bouffées délirantes.
    Je suis infirmière ,j'ai vite compris que c'était le début d'une vie faite de crises.
    Tu ne guérirais jamais.
    Pendant 6 ans ,j'ai pleuré ,pleuré et encore pleuré ,en cachette.
    J'ai hurlé en silence contre ce coup du sort.
    Je me sentais si démunie face aux maladies psychiques.
    Là, c’était mon fils,qui soufrait ,je devais assumer,être forte pour lui.
    Je n'avais pas le choix .
    Tu étais terrorisé,apeuré. Si seul !
    Tu ne comprenais pas ce qui t'arrivais.
    Tu n'étais plus toi sous camisole chimique.
    Tu régressais,tu bavais,tu délirais.
    Un vrai zombie
    J'ai fais le deuil de l'adulte que tu ne serais pas.
    J'ai cherché ,j'ai culpabilisé.
    Qu'est ce que j'avais fait de mal  ?
    J'ai suivit une formation pour les parents confrontés aux pathologies psychiatrique.
    Tout est rentré dans l'ordre dans ma tête.
    J'ai rencontré des parents effondrés,entendu des histoires épouvantables.
    Je n'étais plus seule.
    Le psychiatre :le Dr Augeraud  nous a donné des outils pour aider,soutenir nos enfants.
    C'est des êtres humains qui ont droit au respect ,à une vie, la plus normale possible.
    C'est des êtres sensibles ,fragiles,qui ne supportent pas le stress.
    Ils soufrent d'un dysfonctionnement cérébrale.
    Je  suis reconnaissante à ce médecin, d'avoir redonné un sens à nos vies,d'avoir redéfini nos priorités.
    Cette maladie chronique a  changé ma famille.
    On a tous souffert :mes parents ,mes deux autres enfants , son père  absent, mais surtout lui, qui livre quotidiennement une bataille contre ses délires,ses obsessions,sa dépression.
    On peut dire que son état est stable depuis 5 ans.
    Malgré le départ de son amie,malgré la pandémie ,il vit une vie calme,que les angoisses ,les insomnies,le mal être,la solitude,la déprime voilent de gris.



    Clara.


    votre commentaire
  • Qui es tu ?

    Je suis une poussière d'étoile,arrivée sur une petite planète bleu.
    Une bactérie,une cellule,un être vivant.
    Je suis sortie de l'eau,pour évoluer sur la terre ferme.
    Un singe  devenu bipède.
    Mon corps garde en mémoire tous ces ancêtres,  inscrits en moi.
    Je suis un miracle,je suis vivante .
    Mon avenir : c'est la mort.
    Je suis doué d'émotions,de raison,de logique,d’instincts,de principes,de cultures,de rêves...
    Je suis unique et multiple,forte et faible.
    Je suis une femme et parfois un homme.
    Je suis égoïste et parfois généreuse.
    Je crois savoir,mais je ne sais rien .
    Je  suis tout et rien,juste un grain de sable.
    Je suis parfaite et imparfaite , juste  humaine.
    Je suis moi ,mais aussi vous.
    Je suis le soleil,le vent,la pluie,les fleurs,les arbres,les oiseaux.. :la faune et la flore .
    Je viens d'un petit rien,d'un hasard,ou d'un créateur ?
    Je fais des choix,sous influence.
    J'ai mon libre arbitre ou un destin déjà écrit ?
    Mon corps ,mon esprit mutent en permanence.Ils s'effritent jour après jour.
    Je suis libre mais je traine un boulet ,des œillères qui réduisent mon champs de vision .
    Je suis créative,intelligente,naïve,bête comme une alouette.
    J'aime de manière inconditionnelle,passionnelle,sexuelle,fraternelle,maternelle...
    Je hais ,j'admire,je rejette,j'enchaine,je protège,je soigne,je maudis...
    Je suis séductrice,manipulatrice,sincère,dévouée..Je suis moi et son contraire.
    Je suis mes souvenir,dans le présent,et j’attends un futur incertains.
    Je me souviens,je transforme et j'oublie.
    Je suis si complexe,si imprévisible et si simple à la fois.
    Une véritable  énigme pour moi  et les autres.
    Remplie de préjugés,d'erreurs,d'incompréhensions ,je suis ambivalente.
    Je suis un rêve irréel,qui vit à  travers l'autre.
    Je suis une terrienne , vivante ,schizophrène,autiste,maniaco-dépressive..
    le sang coule dans mes veines .et tout va bien.
    Je suis une histoire qui prendra fin  ?
    Une héroïne intemporelle,éternelle ?
    Je suis le désordre et l'ordre.
    Je suis un chainon d'une longue chaine d'ADN.
    Je suis  une femme de 55 ans,en bonne santé,qui travaille, qui se sent orpheline.
    Souvent triste parce qu’on l'a abandonné à maintes reprises.
    Mes amours sont parties vers d'autres aventures,le dernier m'a brisé le cœur,j'ai foncé tête la première pour oublier ses paroles assassines ,vers une aventure imprévue,chaotique.
    Comment vais je évoluer dans cette société qui bride nos libertés,ou la santé peut vaciller à tout moment.
    Je ne sais pas qui je suis,je tiens un fils d'Ariane qui ne mènent vert l'inconnu.
    Je suis là , pour combien de temps ?
    Mystère !
    Nul ne le sait.

    Clara.


    votre commentaire
  • Printemps de mon enfance,
    que tu es loin,très loin,
    de ce jour ou mon cœur a cessé d’être gaie.
    Tout était féerique !
    Le ciel,la terre chantaient une hymne d'allégresse.
    Moi : petite fille dans mon berceau ,
    je jouais avec les rayons de soleil.
    Terre de paix,terre de mes racines,
     tu m'as rendu heureuse,fière de t'appartenir.
    Ma mère me serrait sur son cœur,à l'abri du froid.
    Je m'agrippais à son sein odorant,pour m'abreuver de son lait.
    Dans son châle enroulée,je dormais apaisée.
    la nature s'éveillait ,l'air embaumait le mimosa.
    Les chants célébraient la joie de vivre ,
    la ferveur ,la piété dans les églises des villages.
    La sueur coulait lors des travaux des champs,les rires fusaient joyeux.
    Mon père me portait fièrement comme un trophée.
    Le vent me caressait tendrement et jouait avec mes mèches blondes.
    Il tourbillonnait en une sarabande joyeuse.
    Je riais ,je riais ,innocente que j'étais !
    Les oiseaux sifflotaient pour attirer mon regard,Et ,j'écoutais admirative.
    Mon regard chavirait et je m'endormais bercée ,choyée,enveloppée de tout cet amour,
    emportée par des rêveries sans fins.


    Clarita

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique